Tuesday 29 May 2018
Tuesday 29 May 2018, 08:50
Vient de paraître aux éditions PETRA : Le collégien de Jean-Paul Le Bihan.
Le collégien, évoque le parcours chaotique d’un jeune garçon adopté à l’après-guerre qui sauvera sa vie par la fréquentation assidue de l’école. À onze ans, il fait l’expérience aussi douloureuse que cocasse, des cours complémentaires de campagne, aujourd’hui disparus, mais mis en place par la IVe République pour les classes sociales modestes. Violence, dénuement et instinct de conservation, forment un garçon mal parti, mais obstiné, qui intègre et visite à son corps défendant toutes les institutions de l’Instruction publique disponibles (collège, lycée, école normale d’instituteurs, université). En définitive, c’est à la peau d’un professeur puis d’un chercheur qu’il collera la sienne. Voici un récit à résonance autobiographique aussi lucide que tendre, aussi provocateur que confiant, à propos d’une école aujourd’hui brocardée. Voici un formidable message d’espoir lancé par un auteur qui sentit, à maintes reprises, sa vie basculer dans le vide.
* * *
En voici deux extraits :
Continue reading...
Thursday 12 April 2018
Thursday 12 April 2018, 13:46
Elle nous a confié ce poème :
Nouvelle ardeur
Tout le monde court après l’intensité
Cette sensation pleine qui excite la vie en nous
Couleurs saturées, sueurs parfumées, saveurs acidulées
Continue reading...
Sunday 26 November 2017
Sunday 26 November 2017, 12:53
Ce beau recueil a obtenu le prix Patrice Fath. En voici deux extraits... mais comment choisir ! Lisez !
EXTRAIT DE ’’VERSETS NOIRS’’
.....................................................
L’être en l’homme est immense
comme une toundra, une taïga
un ciel, un océan, mais que faire
de ses erreurs irréparables ?
Paroles et mélodies
comme un souffle blanc
enseveli de cendres
loin des sphères en mouvement
désir, image, pensée
des gravats dans la bouche
la vérité a cessé
de nous chercher
Les murs sont tombés
sans briser les chaînes de notre esprit
le sage lapidé par ceux-là mêmes
qui l’avaient adoré
EXTRAIT DE ’’SOURATES BLANCHES’’
Continue reading...
Sunday 3 September 2017
Sunday 3 September 2017, 15:07
L’ETRANGE VOYAGE
Ils sont arrivés par milliers, sur les cotes hexagonales,
Quittant mers, colline, agneaux et famille
Pour sauver une existence de rien
Plus riche encore que notre monde.
La mer en a avalé des centaines
Comme pour s’acquitter d’un droit de passage.
Injustice du sol et des régimes
L’histoire raconte
A sa façon que les temps se succèdent
Mais que la sagesse n’est pas de ce monde.
Ils se sont levés un matin
Contre le bourreau
Pour vivre un rêve merveilleux
De liberté et d’asile
Et survivre enfin
Au tyran quotidien
Une terre trop petite
Pour partager les pas
Des marcheurs nocturnes
Vers les pays de Lumière
Vers un sens unique de bonheurs retrouvés
D’écoutes et de compassion
Sunday 3 September 2017, 13:46
Le sang séché des morts
Et ce trait noir tiré entre deux invisibles
Voilà ce qui demeure
L’archéologue se saisit du silence
Sur son encre muette se satisfait de mots
Incolores
Langage ésotérique
Structures, stratigraphie, typo-chronologie
Stérile mécanique
Où le peintre retrace le parcours des aurores
Sans même y replacer
Ni leurs yeux ni leurs corps
Je l’ai vu gambader, le sourire en campagne
Fouiller le sol à nu d’un regard, et l’argile
Et la cendre
S’écrivait sur son front
La maison d’un enfant dont le père
A tenu la raison
Se portaient à ses lèvres
Les couleurs de l’opaque en segments
De mémoire
Alertes et joyeux
Ses doigts couraient le temps
Les sédiments.
Intangibles et figés, les limons
Rendaient l’âme aux vivants
Sur le papier doré
L’archéologue encore
Épris de vérité
La tête entre les mains, terrassé
Les ongles impuissants
À dégriffer la terre
Contraint à renoncer
Au sang séché des morts
La poésie est un fil d’or tendu
Entre deux impossibles
Wednesday 17 May 2017
Wednesday 17 May 2017, 13:15
Premier texte : ’’ Le peuple des dunes’’
Second texte : ’’Le verbe être dans tous ses états’’
Continue reading...
Tuesday 2 May 2017
Tuesday 2 May 2017, 07:13
le charpentier Sisyphe
condamné depuis si longtemps
à remonter sa pierre le long de la pente
(il avait osé arrêter la mort)
est toujours là
tu le trouveras sans peine
à l’oeuvre
entre tenon et mortaise
entretoise et poinçon
il remonte la charpente erratique
en sifflotant
un air ancien pour se donner
du coeur à l’ouvrage
Sa soeur
la roue du moulin
l’accompagne en sourdine
Pierre qui roule
Continue reading...
Sunday 30 April 2017
Sunday 30 April 2017, 15:08
I
Fleurs patriarches, vos corolles parfumées, pleines de fièvre, gonflées sous l’embrassement hideux de l’insecte, je ne les prends jamais dans mes mains – ayant cassé par surprise la tige à leur base – je ne les prends vraiment jamais sans penser que vous êtes plus anciennes que moi et que c’est sans doute alors que je n’étais pas même représenté par un seul de mes semblables archaïques que vous trouvâtes votre forme définitive, que vous définîtes vos fonctions et raisons de vivre tandis que pas un homme encore n’avait osé – ne serait-ce qu’en manière de jeu – se demander pourquoi les fleurs ne semblent pas souffrir, attendre et muettement hurler comme nous on braille.
Continue reading...